Canada : « Cinq petits Indiens » de Michelle Good


Roman : cinq petits indiens de Michelle Good

Le roman « Cinq petits Indiens » de Michelle Good raconte comment le Canada a cherché à anéantir les peuples autochtones de la fin du 19e siècle à 1996. Un roman historique qui révèle la part d »inhumanité cachée derrière une image d’éducation pour le bien de tous…

Qui est Michelle Good ?

Michelle Good est une femme Crie de la nation Red Pheasant. Durant 20 ans, elle a été avocate défendant la cause des survivants des pensionnats autochtones. Devenue autrice, elle prolonge son combat pour la reconnaissance des peuples autochtones et de leurs droits, notamment dans ce premier roman « Five little Indians » publié en 2020 (en anglais) puis traduit par Isabelle Maillet en 2023 pour les éditions du Seuil en France.

La note de l’éditeur en introduction mentionne que  » plus de 150 000 enfants sont passés par ces 139 pensionnats, gérés en grande majorité, à la demande du gouvernement canadien », par l’Eglise catholique. (…). En 2015 la Commission de vérité et réconciliation canadienne a estimé qu’au moins 4 000 enfants y étaient morts. Ce sont les tombes de ces enfants que l’on retrouve aujourd’hui. Quant à ceux qui ont pu grandir et s’en sortir, ils sont devenus des « survivants ».

Présentation du roman « Cinq petits Indiens »

« Canada, fin des années 1960. Des milliers de jeunes autochtones, libérés des pensionnats, essaient de survivre dans le quartier d’East Vancouver, entre prostitution, drogue et petits boulots. Il y a Maisie, qui semble si forte ; la discrète Lucy, épanouie dans la maternité ; Clara, la rebelle, engagée dans l’American Indian Movement ; Kenny, qui ne sait plus comment s’arrêter de fuir, et, enfin, Howie, condamné pour avoir rossé son ancien tortionnaire. « 

Mon avis sur ce roman historique « Cinq petits Indiens »

Ce n’est pas le premier roman historique que je lis sur ces pensionnats nord-américains dont l’objectif était de « tuer l’indien dans chaque enfant autochtone ». Méthodiquement et sans une once de compassion ou d’attention pour les enfants accueillis, ces institutions brisaient tous ceux et celles qu’elles « éduquaient » pour les « civiliser ». Quelle horreur ! Quelle inhumanité !

À travers la prise de paroles de cinq autochtones, Michelle Good détricote le mythe de l’histoire canadienne pour donner à voir ce qui a longtemps été tu : les brimades, les souffrances, la faim, la maltraitance et les abus sur les enfants par les membres de la communauté catholique qui géraient ces pensionnats. Comment vivre après avoir subi de telles situations ? Comment se reconstruire quand on a dû oublier sa culture ou qu’on nous en a coupé ?

Au fil des pages, on s’attache à chacun des protagonistes comprenant que derrière chaque portrait l’autrice s’est nourrie des témoignages recueillis tout au long de sa vie (dont celui de sa mère). Si certains ont su faire preuve de résilience et avancer vers une vie meilleure après avoir connu l’enfer, pour d’autres, la galère aura ponctué toute leurs vies. Alcool, drogue, errance, boulots de misère…

Heureusement, le récit laisse entrevoir une lueur d’espoir avec les amitiés solides, la solidarité et aussi l’engagement militant pour une reconnaissance des peuples autochtones.

Roman : cinq petits indiens de Michelle Good

Merci à l’autrice d’avoir mis en lumière ceux et celles que l’on a voulu faire taire si longtemps.
Une lecture indispensable.
Sandrine Damie

Cinq Petits Indiens
De Michelle Good
Traduit par Isabelle Maillet
Seuil Voix autochtones
22 €

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