Canada : « Les étoiles s’éteignent à l’aube »


"Les étoiles s'éteignent à l'aube" de Richard Wagamese

« Les Étoiles s’éteignent à l’aube » est un roman écrit par Richard Wagamese, de la nation objiwé. Un roman confession : alcoolisme, relation père-fils, culture autochtone, quête d’identité. Il n’est jamais trop tard pour découvrir d’où l’on vient…

Richard Wagamese était un écrivain né en Ontario, au Canada. Il appartenait à la nation ojibwé et faisait partie de la Première Nation Wabaseemoong. Ses ouvrages explorent les thèmes de l’identité, de la spiritualité, de la guérison et de la nature.

Enfant adopté, il a connu une enfance difficile marquée par l’abus et la pauvreté. Cependant, il a développé un amour précoce pour la lecture et l’écriture, ce qui lui a permis de surmonter ses épreuves et de devenir un écrivain talentueux. Il a travaillé comme journaliste et chroniqueur avant de se consacrer entièrement à l’écriture de romans, de nouvelles et de poésie. Il est devenu en 1991 le premier amérindien canadien à gagner un prix de journalisme national.

L’un de ses romans les plus célèbres est « Indian Horse » (paru en français sous le titre « Le Chemin du calvaire »), publié en 2012. Le livre raconte l’histoire d’un jeune garçon ojibwé qui découvre son talent pour le hockey sur glace et les défis auxquels il est confronté en raison de sa culture autochtone dans un contexte de racisme et de discrimination. Ce roman a remporté de nombreux prix et a été très apprécié pour son écriture émouvante et sa capacité à mettre en lumière les questions importantes auxquelles font face les peuples autochtones du Canada.

« Les étoiles s’éteignent à l’aube » est paru sous le titre « Medicine Walk » en 2014 au Canada puis en 2016 pour sa version française.

« Starlight« , son ultime roman inachevé, paru à titre posthume en anglais en 2018, a été publié en français aux éditions Zoé en 2019.

Que raconte « Les étoiles s’éteignent à l’aube » ?

« Lorsque Franklin Starlight, âgé de seize ans, est appelé au chevet de son père Eldon, il découvre un homme détruit par des années d’alcoolisme. Eldon sent sa fin proche et demande à son fils de l’accompagner jusqu’à la montagne pour y être enterré comme un guerrier. S’ensuit un rude voyage à travers l’arrière-pays magnifique et sauvage de la Colombie britannique, mais aussi un saisissant périple à la rencontre du passé et des origines indiennes des deux hommes. Eldon raconte à Frank les moments sombres de sa vie aussi bien que les périodes de joie et d’espoir, et lui parle des sacrifices qu’il a concédés au nom de l’amour. Il fait ainsi découvrir à son fils un monde que le garçon n’avait jamais vu, une histoire qu’il n’avait jamais entendue. »

Mon avis sur ce roman

Il suffit parfois de quelques jours vécus intensément pour renouer avec son passé. C’est ce que vit le jeune Francklin, 16 ans, indien élevé par un fermier quand il reçoit une demande singulière : son père, aux abonnés absents jusqu’à présent, lui demande de se joindre à lui pour son ultime voyage. Et voilà l’ado parti avec son géniteur, sur sa jument, pour une traversée vers les terres de l’Est.

En osmose avec la nature, le jeune va donner quelques leçons de vie à son père mourant, qui n’a de son côté aucune véritable notion de sa culture amérindienne. Absorbé par les démons de l’alcool, il livre par bribe son parcours, ses choix et éclaire ainsi son fils sur l’homme qu’il est et les compromis qu’il a dûs faire pour survivre. Car le roman est non seulement fort par ces confidences qui émaillent la lente avancée vers les terres indiennes mais aussi par l’identité d’une nation qui s’en dégage.

Des bas fonds à l’émerveillement, il n’y a qu’un pas. Et nous le franchissons avec Flancklin et son père, sans faux semblants dans un décor des Rocheuses canadiennes, à la hauteur des sentiments des deux protagonistes : sauvage, indomptable, libre et puissant.

Et comment ne pas être bouleversé par cette envie ultime du père qui a toujours échoué de mourir comme un guerrier indien ? Un retour aux sources et un passage de témoin salvateur pour le plus jeune, le tout dans une nature grandiose. Quel tableau, quelle histoire avec des dialogues aussi forts que des duels de cowboys !

La version BD

Je me suis amusée à lire la version proposée en BD aux éditions Sarbacane en parallèle du roman. C’est une adaptation très fidèle mettant aussi bien en valeur la beauté et la rudesse de la nature que les souvenirs douloureux. Beaucoup de cases, peu de mots. Le scénariste a su tirer la quintessence du texte et valoriser les silences. Pour l’apprécier pleinement, avoir lu le roman avant me semble bienvenu.

  • "Les étoiles s'éteignent à l'aube" de Richard Wagamese
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Une très belle double découverte !
Sandrine Damie

Les étoiles s’éteignent à l’aube
De Richard Wagamese
Aux éditions Zoé – 20 €
Version BD chez Sarbacane – 24 €

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