« Quand on eut mangé le dernier chien » de Justine Niogret est un roman qui s’inspire largement de l’exploration polaire menée par Douglas Mawson en 1911, et qui tourna à la catastrophe. Les conditions de vie extrêmes auxquelles il a dû faire face avec deux autres explorateurs et 17 chiens sont effroyables, et pourtant, il est revenu.
Que raconte ce roman sur l’Antarctique ?
Présentation du roman par J’ai Lu :
« Ninnis n’avait jamais mis les pieds sur la glace. Mertz non plus n’avait jamais arpenté le Sud. Mawson les avait vus découvrir les détails dont lui-même s’était nourri quelques années avant : le hoosh, les sastrugi, les finnesko, la tente de bambou, la vilaine flamme verte du Primus. Il savait à quel point les mots ne servaient à rien pour comprendre puisqu’ils étaient une façon de communiquer entre les Hommes et que le Sud était par essence totalement inhumain. »
En 1911, l’explorateur anglais Douglas Mawson et ses deux compagnons partent en traîneau pour une longue mission de cartographie des confins de l’Antarctique. Dès le début, les conditions atmosphériques sont épouvantables, forçant l’équipage à déployer des efforts surhumains pour progresser.
À la fois désastre et prouesse, l’histoire de l’expédition de l’Est lointain restera dans les mémoires comme l’une des survies en milieu hostile les plus inouïes qui soient.
Mon avis sur « Quand on eut mangé le dernier chien »
Dirigée par le géologue Douglas Mawson, cette expédition avait pour objectif d’explorer et de cartographier les régions côtières de l’Antarctique au sud de l’Australie en ce début du 20e siècle. Zone inhospitalière par excellence, l’Antarctique ne va pas épargner le trio qui s’engage vers une nouvelle exploration de ce continent de glaces. Le roman retrace les 122 jours de calvaire de Mawson, Ninnis et Merck, trois compagnons de route solidaires et soudés jusqu’à la mort… sans oublier leurs chiens à qui Mawson devra en partie sa survie.
Ici, ce n’est pas l’exploit d’aventuriers que l’on valorise. Il n’est pas question de magnifier le périple. La thématique centrale est la survie. Comment dans de telles conditions inhumaines, avec des corps aussi meurtris, l’instinct de survie fait tenir bon ? Pourquoi l’un survit et pas les autres ?

© Mawson’s Hut Foundations
Le froid, l’isolement, le manque de nourriture et d’un abri protecteur poussent les explorateurs à leurs limites physiques et mentales. Évoquant la consommation des chiens de traîneau par les explorateurs, le titre symbolise le point de bascule du récit.
L’Antarctique est dépeint comme une force écrasante et indifférente, confrontant les personnages à leur vulnérabilité face aux éléments. Ce thème rappelle les récits de Jack London, avec une nature à la fois sublime et menaçante.
Parfois la réalité dépasse la fiction : j’ai eu ce sentiment en lisant le roman !
Je ne suis pas prête de devenir exploratrice polaire. Et vous ?
Sandrine Damie
« Quand on eut mangé le dernier chien »
De Justine Niogret
Version Poche – J’ai Lu – 7,40 €
Version brochée – Au diable vauvert – 19 €