J’ai été particulièrement touchée par ce récit sur ce que sont devenus les soldats une fois blessés durant la Première Guerre mondiale. « L’enseveli » de Valérie Paturaud est un roman qui parle de terreur, de douleur, de reconstruction et d’amitié. Et quand une main tendue jaillit dans des moments aussi sombres, on se dit que tout n’est pas perdu pour ces âmes brisées.
Que raconte ce roman sur la Première Guerre mondiale en France ?
La 4e couverture donne tous les ingrédients pour avoir envie de lire cette histoire : «
« Sur le champ de bataille, un obus éclate. Abel n’écoute que son courage et, au péril de sa vie, sauve un inconnu d’une mort certaine. Alors qu’Abel est en convalescence dans un hôpital de fortune, un officier défiguré vient occuper le lit voisin. Abel est ouvrier, Adrien est médecin : un gouffre social les sépare et jamais ils ne se seraient rencontrés dans la vie civile. Mais ici, dans ce lieu hors du temps, ils ne sont plus que deux hommes en souffrance.
Adrien s’intéresse à la vie d’Abel. Privé de l’usage de la parole, il écrit sur un cahier d’écolier pour communiquer. Abel, peu instruit, lit avec difficulté. Entre paroles et écrits, l’officier et le soldat partagent au fil des jours ce qu’ils ont de plus intime, de plus enseveli… jusqu’à découvrir que leurs chemins, avant la guerre, se sont déjà croisés. »
Mon avis de lecture sur « L’enseveli » de Valérie Paturaud
« L’enseveli », c’est le meilleur roman que j’ai lu qui parle de la Première Guerre mondiale de l’intérieur. Deux hommes qui n’avaient rien en commun si ce n’est la terre dont ils venaient, se retrouvent dans un hôpital de campagne suite à des blessures sur le champ de bataille. Abel, ouvrier, a perdu ses jambes, Adrien, médecin, est devenu « une gueule cassée ». Alors que les infirmières soignent les plaies avec dévotion et soin, un lien se tisse irrémédiablement entre ces deux âmes brisées. Le premier a sauvé l’autre, mais ce dernier l’ignore…
L’auteur rend audible la douleur, les interrogations, les regrets et les espoirs de ces deux soldats. Il dépeint aussi la dualité de la société, où pauvres et riches se côtoient rarement. Rien ne les destinait à s’attacher l’un à l’autre. Rien si ce n’est une profonde humanité qui jaillit aux moments les plus obscurs.
C’est un très bel hommage à tous ces jeunes qui ont donné leur vie ou leur santé durant la Première Guerre mondiale. Le roman n’occulte aucunement les douleurs dues aux blessures et celles portées aussi durablement au mental des hommes et des femmes qui ont survécu à la guerre.
À lire absolument.
Sandrine Damie
L’Enseveli
de Valérie Paturaud
Les Escales
Grand format 20,00 € -Livre numérique 13,99 € – Livre audio 19,99 €
