J’aime bien les polars où la ville joue un rôle à part entière dans l’intrigue. Me voilà donc embarquée dans « Vents mortels sur Saint-Nazaire » de Christophe Cotta pour mon plus grand plaisir de lectrice-enquêtrice.
J’apprécie particulièrement le polar quand il est local, qu’il me dépeint une société, l’atmosphère singulière d’une ville. Et avec « Vents mortels sur Saint-Nazaire » de Christophe Cotta, le pari est tenu. L’auteur de ce roman policier n’est autre qu’un élu de la ville de Saint-Nazaire qui a eu l’audace de situer son intrigue au cœur des chantiers navals de Saint-Nazaire.
Que raconte ce roman ligérien ?
Voici la présentation de la maison d’édition : « Tous les soirs depuis qu’il a quitté la navale, le détective privé Ribenne s’installe à la terrasse de la pension de la mère Carcaradec, située face aux chantiers de l’Atlantique. Cet ancien métallo se voit confier une enquête sur une filière de main-d’œuvre à bas-coût soupçonnée de concurrencer le travail local. Au crime social vont succéder crimes de sang, accidents, traque, disparition, mafia serbe et croate…
D’ordinaire, il aurait pu compter sur l’aide de son pote Leghorn, commissaire de police, mais ce dernier vient de partir à la retraite. Pire, sa remplaçante n’a pas envie de voir Ribenne prendre l’avantage dans cette affaire. En ce mois de juin 2002, le quartier de Méan-Penhoët, cœur historique de la navale à Saint-Nazaire, va dorénavant battre au rythme de l’enquête de Ribenne qui va également le confronter aux démons de sa petite amie Aléna et aux siens. »
Mon avis sur « Vents mortels sur Saint Nazaire«
Comme souvent, l’enquêteur est un homme cabossé par la vie. Ici, Ribenne a d’abord été ouvrier dans les chantiers navals de l’Atlantique avant de se lancer dans une nouvelle vie d’enquêteur privé. Et autant dire que son quotidien n’est pas forcément très reluisant, car il vit dans une chambre miteuse. Solitaire l’enquêteur ? Pas tout à fait, puisqu’il a noué une relation durable mais distante avec Aléna, une prostituée tout aussi écorchée vive que lui. Il compte aussi, pour vieil ami, un policier au fort tempérament, tout juste à la retraite.
Quand des métallos des chantiers navals viennent le voir pour lui demander son aide, Ribenne fonce. Il va être question de morts suspectes, de main-d’œuvre étrangère, de trafic d’humains, le tout dans le petit monde de l’industrie navale.
Le temps du polar, je m’imagine sur ces quais, dans le bar de l’insupportable Carcaradec, à la fenêtre de cette chambre délabrée… aussi songeuse que Ribenne. Les personnages sont bien campés, l’atmosphère de la vie autour des chantiers également. C’est un premier polar prometteur qui a tout pour nous embarquer pour des enquêtes régulières, et peut-être plus complexes dans la résolution.
Un polar ligérien qui se laisse lire ! Je retournerai prendre des nouvelles de Ribenne si un 2ᵉ tome est publié.
Sandrine Damie
Vents mortels sur Saint-Nazaire
De Christophe Cotta
Ouest-France Empreintes
15 euros