« Je m’appelle Sudan » est un bel album qui raconte aux enfants la vie du dernier rhinocéros blanc du Nord. A lire avec votre enfant pour évoquer les espèces en voie d’extinction et le respect de la vie animale.
Un mois après notre voyage en famille en Afrique du Sud, où nous avons passé plusieurs jours en safari à observer les animaux dans leur environnement naturel, j’ai découvert l’album « Je m’appelle Sudan ». Après avoir vu de près des rhinos dans le Parc Kruger, j’ai eu envie de vous présenter cet ouvrage pour les enfants, dès 7 ans (ou plus tôt si vous leur faites la lecture pendant qu’ils regardent les images).
C’est un album né d’une rencontre. Celle de deux humains et d’un rhino ! Pour parler de la fragilité des espèces animales mais aussi de l’exil, et d’identité, votre enfant va découvrir les différentes facettes de la vie de Sudan, mastodonte à 4 pattes. Il a connu la liberté, puis la captivité dans un zoo (très jeune, après la mort de sa mère) avant de finir ses jours dans les paysages familiers de ses premiers mois de vie.
Sensibles à l’explosion du trafic de la corne de rhinocéros largement due à une demande asiatique, l’autrice DAI Yun et l’illustrateur LI Xingming ont eu à cœur de travailler au plus près des réalités de la vie de Sudan. Pour cela, ils se sont notamment rendus au Kenya dans la réserve où il était protégé et où il est mort paisiblement. Ils ont pu y découvrir d’autres rhinocéros également et rencontrer les gardiens de la réserve qui garantissent leur sécurité quotidienne contre les braconniers. Cet album pour les enfants rend hommage à ce colosse si fragile, et alerte sur l’extinction des espèces animales due à l’appât du gain de braconniers.
Devenu célèbre dans le monde entier, Sudan était le dernier rhinocéros mâle blanc du Nord, sous-espèce du rhinocéros blanc.
« Orphelin dont la mère a été tuée pour sa corne, il est sauvé mais emporté loin de chez lui, dans un zoo. Là, un soigneur lui donne son nom : Sudan (parce qu’il vient du Soudan). Après des années, il retrouvera finalement son Afrique natale où il mènera une fin de vie paisible… sans sa corne, coupée pour le protéger des braconniers »
Ce que j’ai aimé dans cet album
- La douceur des illustrations,
- Une histoire dure (le braconnage, la captivité, la mort du rhino) racontée avec des mots simples et sans colère,
- Un hommage au rhino blanc,
- Un livre qui permet d’évoquer avec les plus jeunes la place des animaux dans notre monde, la préservation des espèces, le retour sur sa terre natale, etc.
En refermant le livre, deux sentiments qui s’opposent m’assaillent : la tristesse de voir la vie de cet animal né sauvage et dernier survivant de son espèce, mais aussi la reconnaissance pour les soigneurs qui ont pris soin de Sudan en captivité comme si c’était l’un de leurs enfants.
Je m’appelle Sudan
De DAI Yun et LI Xingming
traduit du chinois par Chun-Liang YEH
Editions HongFei Cultures
15,90 euros
Dès 7 ans
