Hugues Bioret a créé avec sa femme Stéphanie les éditions Bonhomme de chemin en 2011. Pari réussi pour ce couple qui sort chaque année de nouveaux guides de voyage ludiques et informatifs pour nos enfants.
Pourquoi avez-vous créé votre propre maison d’édition Bonhomme de chemin ?
Nos trois premiers ouvrages ont été lancés en parallèle de nos anciens emplois (dans la publicité). Même si nous sentions que ces livres de jeux constituaient un bon support pour accompagner les enfants dans leur voyage en famille, nous n’avions pas défini un plan de développement spécifique. Nous voulions avant tout transformer concrètement nos envies et nos idées en livre tout en conservant une certaine liberté d’action.
Quelle expérience/connaissance aviez-vous du secteur de l’édition avant de vous lancer ?
Aucune. Néanmoins, le secteur de la communication que nous connaissions bien n’est pas totalement éloigné de celui de l’édition. Dans les deux métiers, le graphisme, l’écriture sont fondamentaux.
La publicité nous permettait de bien appréhender la chaîne graphique (de la conception à l’impression finale) et d’avoir quelques compétences pour développer notre notoriété.
Comment est né le concept des guides de voyage pour enfants ?
Le thème du voyage est venu d’une expérience concrète : un congé sabbatique de neuf mois autour de la Méditerranée (Maroc, Italie, Turquie…) avec notre fille aînée alors âgée de 3 ans.
Nous sommes revenus de cette petite aventure avec un carnet de voyage réalisé à quatre mains. Stéphanie, mon épouse, l’avait habillé d’illustrations, de peintures, de collages, de souvenirs. Je l’avais complété avec quelques textes témoignant de nos impressions et sensations de voyage.
En revenant de notre périple, et en le montrant à notre famille et nos amis, nous avons compris qu’un support très illustré et varié était un bon moyen de faire découvrir des pays, des cultures aux enfants.
Combien vous a-t-il fallu de réunions, d’essais, de maquettes pour définir les types de contenus, le ton et le graphisme de vos guides ?
Notre premier ouvrage, consacré au Maroc, a été achevé en 8 mois (mais c’était le soir, après notre travail). Après quelques pages d’essai, nous étions convaincus de la nécessité d’associer des jeux à la découverte du pays. Au fil du temps, nous nous sommes même imposés une ligne à suivre : chaque page devait être une découverte, une thématique, associées systématiquement à un jeu. Un leitmotiv a donc émergé : apprendre en s’amusant. Notre moteur étant de susciter la curiosité des enfants, leur donner envie de comprendre les autres cultures et de voyager.
Souhaitez-vous monter en puissance et faire appel à différents auteurs pour de nouvelles destinations ?
Déjà, la soeur de Stéphanie, Julie, qui est également graphiste, nous a rejoint officiellement depuis plus de deux ans. C’est déjà une belle satisfaction. Et travailler avec d’autres auteurs serait plutôt sympathique. Mais c’est encore prématuré.
Vous avez lancé récemment des guides de conversation pour enfants. Quelle est votre positionnement par rapport aux méthodes de langues qui existent par ailleurs ?
Encore une fois, notre envie est de familiariser les enfants avec les autres cultures. Et, bien entendu, la langue est un marqueur essentiel des cultures. Avec ces guides, l’enfant s’imprègne donc davantage du pays qu’il visite et découvre le plaisir de communiquer avec les étrangers. Nous sommes persuadés que le petit « merci » ou « s’il vous plaît » dit dans la langue du pays ouvre des portes et des esprits. Alors, bien sûr, le principe de la prononciation phonétique simplifiée de ces guides n’est pas forcément académique mais, et c’est ce que nous espérons, il change le voyage.
Quels sont vos circuits de distribution en France ? A l’étranger ?
Les librairies, les grandes surfaces spécialisées et, assez vite, nos livres ont été référencés dans les boutiques Relay des aéroports et les librairies des Musées nationaux (Louvre, Quai Branly, Orsay…).
Depuis près de deux ans, le « Maroc des enfants » et le « Monde arabe des enfants » sont diffusés au Maroc. Et nous entamons une distribution avec un diffuseur au Québec.
Pour 2015, quelles seront les nouveautés du catalogue ou vos projets de développement ?
La Grèce des enfants vient de paraître. En mai, ce sera la Bretagne. Pour la suite, nous avons en tête la Provence et l’Allemagne. Tout en complétant nos guides de conversation avec, en priorité, le portugais.
Propos recueillis par Sandrine Damie
Pour acheter les guides Bonhomme de Chemin : http://www.bonhommedechemin.fr/