Un livre dans ma valise Europe,Littérature française et étrangère Ecosse : « Ce que prend la mer » de Manon Fargetton

Ecosse : « Ce que prend la mer » de Manon Fargetton


"Ce que prend la mer" de Manon Fargetton - roman Ecosse

Le roman « Ce que prend la mer » de Manon Fargetton vous ballotte entre la Normandie et l’Écosse, à la recherche de l’homme qu’était le père de Maxine avant que débute leur histoire familiale. Mais tous les secrets sont-ils bons à découvrir ?

Que raconte ce roman niché dans des petites îles écossaises ?

Voici ce qu’en dit la 4e de couverture : « Violoncelliste de renom, Térence habite une cabane posée sur une dune qui menace de s’écrouler. Alors qu’il est hospitalisé, sa fille, Maxine, découvre dans un tiroir une série de Polaroïds mystérieux, témoins d’une correspondance de près de cinquante ans. Ces clichés la bousculent, et grâce aux indices qu’elle identifie, elle part à la recherche de la photographe sur une petite île écossaise. En fouillant cette terre et les mémoires de ses habitants farouches, c’est un adolescent de dix-sept ans qu’elle rencontre, débarqué sur ce bout du monde pour disparaître. Un adolescent devenu ce père lointain qu’elle voudrait connaître. Car cette île, il l’a inscrite dans leur chair, et elle repartira avec des réponses qu’elle n’attendait pas.
À qui appartiennent les histoires ? À ceux qui les vivent ? À celles qui les racontent ? Ce que prend la mer est le roman d’une transmission avortée, d’un silence qui vient abîmer les êtres jusqu’à ce qu’il soit enfin brisé. Raconter et sublimer le secret décelé pour ne plus jamais vivre empêché. Une ode à la liberté de choisir la voie à emprunter
. »

"Ce que prend la mer" de Manon Fargetton

Mon avis de lecture sur « Ce que prend la mère »

Dans ce roman, l’île prend la parole pour vous parler de ceux et de celles qui y vivent, s’aiment, se perdent en chemin, l’abandonnent ou s’y enracinent. Elle parle de cet ancrage viscéral entre les îliens et leurs terres. Elle raconte combien la terre vibre avec eux mais ne livre jamais leurs secrets.

Ce roman, c’est aussi et surtout l’histoire de Maxine qui part à la recherche d’un pan de l’histoire de son père dont personne n’a de trace. Qui était-il avant de devenir son père « absent » et ce violoncelliste célèbre ?

La quête de Maxine est double : savoir ce qu’a vécu son père durant une bulle d’un an dont personne n’a le souvenir, juste avant qu’il ne devienne adulte… et savoir pourquoi les femmes qu’elle croise ont voulu (ou non) avoir des enfants. Derrière ces interrogations, se dessine son propre chemin de vie. Elle a besoin de comprendre son passé (et celui d’autres femmes) pour faire ses propres choix, de façon éclairée et libre.

L’alternance des scènes où l’on remonte le temps et de celles où Maxine a une posture de réalisatrice pour son documentaire m’a d’abord un peu déstabilisée. Puis, j’ai compris les connexions et le livre a pris tout son sens pour moi.

La nature, avec sa force indomptable, impose son tempo au récit, rappelant que les humains, comme les cabanes, sont éphémères face aux éléments naturels. L’autrice m’a donné envie d’aller faire un tour sur ces îles de Seil et d’Easdale. Voici une courte vidéo que j’ai trouvée, les présentant. 🙂

Pour finir, la cabane paternelle en Normandie (à Coutainville, si chère à mon cœur, quelle coïncidence !) qu’il faut trier et vider avant qu’elle ne soit engloutie par les dunes est pour moi une métaphore de nos souvenirs. Confions ceux que nous souhaitons à nos proches avant notre dernier souffle, sinon ils auront disparu à jamais.

Ce roman est une belle déclinaison de l’amour, à la fois mélancolique et intense.
Je vous le recommande !
Sandrine Damie

« Ce que prend la mer »
De Manon Fargetton
Éditions Héloïse d’Ormesson
21 euros

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