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Entretien avec Satoe Tone pour « le voyage de Pippo »


Voyage de Pippo - Satoe Tone

Satoe Tone, Premier Prix de l’illustration à la Foire internationale du livre Jeunesse de Bologne 2013, évoque son parcours d’illustratrice jusqu’au succès de son album « Le voyage de Pippo » (Nobi Nobi).

Voyage de Pippo - Satoe Tone

Satoe Tone, Premier Prix de l’illustration à la Foire internationale du livre Jeunesse de Bologne 2013, évoque son parcours d’illustratrice jusqu’au succès du Voyage de PippoVous êtes auteur et illustratrice pour la Jeunesse. Pourquoi avez-vous choisi de vous adresser aux enfants ?
Je n’ai pas réellement choisi de m’adresser aux enfants, je travaille sur des livres qui pour moi s’adressent aussi bien aux adultes qu’aux enfants. Les émotions qui s’en dégagent, la poésie dont on qualifie souvent mes œuvres, en font des ouvrages qui s’adressent à l’Homme et à ses émotions, quel que soit son âge. Je suis particulièrement touchée cependant de rencontrer autant de succès parmi le public jeune dont j’apprécie la sincérité, la sensibilité et l’amour des livres.

Votre travail d’illustratrice a été récompensé par plusieurs prix dont le prestigieux Premier Prix de l’illustration à la Foire internationale du livre Jeunesse de Bologne 2013. Cela vous a-t-il ouvert de nouvelles portes ? de nouvelles collaborations?
Tout-à-fait, avant mon prix je n’avais publié que 2 livres en France et en Italie. Après ce prix, grâce à la récompense financière que j’ai gagnée, j’ai pu travailler sur un nouvel ouvrage qui sera publié.

Ce prix m’a surtout apporté la notoriété, les lecteurs, et les éditeurs se sont davantage intéressés à mon travail.

Quelle formation aviez-vous suivie avant de vous lancer ?
J’ai fait 4 ans d’études au Japon à l’université où j’ai étudié « Illustration & Graphic Design ». Ensuite j’ai commencé ma carrière à Tokyo comme Graphic Designer.

Dessinez-vous chaque jour ?
Pas tous les jours, mais presque !

Par moments, comme en ce moment avec le salon du livre jeunesse de Montreuil, je n’ai pas le temps (bien que je dessine pour mes dédicaces !) donc si je ne suis pas en déplacement ou autre, oui je dessine tous les jours.

L’insolite vous attire et vous inspire. Pourquoi ?
En fait ce n’est pas tout à fait vrai, ce qui se passe au quotidien m’inspire davantage. Une discussion, une promenade avec une amie ou un membre de ma famille peut m’inspirer tout autant. Le détail m’attire, ensuite c’est l’imagination qui prend le relais.
Les moments où je suis confrontée à des questions existentielles aussi sont sources d’inspiration, les difficultés de la vie, de certaines situations.

Récemment quelqu’un m’a dit qu’un écrivain devrait toujours être malheureux pour ne pas manquer d’inspiration… J’espère très sincèrement qu’il a tort !

C’est la seconde fois après « la fanfare des grenouilles » que vous choisissez cet amphibien comme héros (après  plusieurs albums où le lapin était au coeur de vos histoires !). Qu’est-ce qui vous attire en particulier dans la nature ou les animaux pour les magnifier dans vos publications ?
Je crois que je n’ai jamais dessiné d’humain car … Ils parlent ! Et c’est très difficile pour moi d’exprimer ce qu’ils disent ou pensent avec des dessins, alors que les animaux ne sont pas dotés de la parole, il faut donc essayer de les comprendre.

En observant leur regard, leur comportement, je peux plus facilement essayer de retranscrire ce qu’ils pensent, ou ressentent. Je les vois comme des êtres plus sensibles, plus subtiles. Et pour la nature … Ma foi, j’ai beaucoup de plaisir à dessiner des paysages et la nature, je trouve cela très apaisant et beau.

Dans l’album « Le voyage de Pippo » qui vient de paraître aux éditions Nobi Nobi vous avez réalisé de véritables tableaux pour les illustrations. Combien de temps avez-vous consacré à chaque planche ?
Il me faut 3 à 4 jours mais pas davantage.

Il en ressort une grande poésie, une délicatesse et un sens du détail incroyable. On a envie de se plonger dans vos peintures ! Faites-vous d’abord un travail au crayonné que vous soumettez à l’éditeur ? Comment se passe la création pour un travail si minutieux et poétique ?
Cela dépend, quand je connais l’éditeur et qu’une relation de confiance – une bonne connaissance du travail de chacun est déjà là, je lui soumets quelques croquis pour discussion, et ensuite je me mets au travail en général avec toute sa confiance.

Quand il s’agit d’une nouvelle collaboration, je travaille un peu plus mes dessins et ébauches pour être parfaitement certaine que nous sommes d’accord sur l’œuvre que je me propose de faire. D’une manière générale ils me font confiance.

Quelle est votre technique de prédilection ?
Acrylic gouache !

Et à quand un album sur votre Japon natal ?
Ce n’est pas encore au programme … Peut-être un jour, qui sait.

Propos recueillis par Sandrine Damie

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