Un livre dans ma valise Afrique,Lecteur ado,Lecteur junior Etre un enfant soldat en Afrique…

Etre un enfant soldat en Afrique…


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Pour la sortie de son nouveau roman graphique, j’ai invité Ingrid Chabbert à nous parler de la thématique au coeur de son livre : les enfants soldats en Afrique.

kadogo-chabbert« Kadogo », ton dernier roman graphique met en avant la vie des enfants soldats en Afrique. Comment est née l’idée de consacrer un livre pour la jeunesse à cette thématique délicate ?

C’est en effet un thème délicat, surtout lorsqu’il est à destination de la jeunesse. Cela faisait un petit moment que je voulais l’aborder mais, jusque là, je n’étais pas satisfaite de ce que j’écrivais.

Je me souviens précisément d’un documentaire que j’ai vu il y a bien longtemps, lorsque j’étais moi même adolescente. Cela m’a profondément marqué.

Comment as-tu réalisé ta recherche documentaire pour ton récit ?

Essentiellement grâce à ce que j’ai pu voir (film, docu) et lire.

A quoi fait référence le mot « Kadogo » ?

« Kadogo » signifie « encore petit » en swahili et le terme est utilisé en Afrique pour désigner les enfants-soldats.

Parler de la violence et de la guerre est un exercice périlleux. Avais-tu des gardes fous que tu t’étais fixés ? Comment as-tu choisi avec l’éditeur le ton à adopter ?

Marie Moinard, l’éditrice, a posé un regard à la fois bienveillant et sans concession sur ce texte. Elle m’a aidé à voir quand j’allais « trop loin » pour le public visé. C’est notamment grâce à sa recommandation que la fin est celle qu’elle est, c’est-à-dire avec une porte ouverte. La mienne était sans conteste trop dure.

A quel public s’adresse Kadogo ?

Je dirais à partir de 8-9 ans et jusqu’à 99 ans.
Il est important, je pense, qu’une discussion puisse suivre la lecture. l’enfant aura forcément des questions, il faut y répondre.

Qui est ce jeune Gabriel que l’on découvre dans l’histoire ?

Il représente tous ces Kadogo envoyés à la guerre, jetés dans d’obscènes jeux de massacre. Tous ces enfants à qui on vole leur liberté, leur innocence et qu’on transforme en tueurs.

Chez nous, les enfants vont à l’école et s’amusent. Dans certains pays, des enfants sont armés. Nous ne devons pas faire comme si ça n’existait pas sous prétexte que ça ne se passe pas chez nous !

Tu as scénarisé l’histoire tandis que Joël Alessandra l’illustrait. Comment avez-vous fait naître ensemble les personnages et les ambiances ? 

Joël a été totalement libre de mettre en images le texte comme il le souhaitait. C’est un dessinateur reconnu, avec une expérience notable. Je n’ai jamais eu le moindre doute sur le fait qu’il allait en faire quelque chose d’unique.

Qu’aimes-tu particulièrement dans les illustrations de Joël Alessandra ?

Tout. Son trait, sa sincérité, son engagement. C’est aussi quelqu’un qui connaît extrêmement bien l’Afrique. Je pense qu’il a vraiment aimé travailler sur ce projet.

En quoi la caution apportée par Amnesty International te semble importante pour ce livre ?

Amnesty est une association mondialement reconnue et dont les combats sont aussi les miens. Avoir leur soutien est un « plus », indéniablement, et je les en remercie.

Propos recueillis le 14/03/2017.

Kadogo
D’Ingrid Chabbert et  Joël Alessandra
Editions Des Ronds dans l’O
13,50 euros

Extrait :

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