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Entretien avec Robert Giraud, auteur de Contes de Russie



Traducteur et auteur de livres pour la jeunesse, Robert Giraud, témoigne sur son approche de l’écriture jeunesse et son envie de partage autour de la Russie.

Vous êtes traducteur de russe et d’anglais. Comment êtes-vous devenu auteur pour la Jeunesse ?
Un peu par hasard. J’avais traduit de l’anglais la remarquable série de vulgarisation scientifique d’Isaac Asimov sur l’astronomie et l’espacContes de Russiee. J’ai proposé alors à l’éditeur de la compléter par un texte sur les découvertes les plus récentes (dont l’auteur n’avait pu avoir encore connaissance au moment où il avait écrit sa série) et les perspectives qu’elles ouvraient. Et comme l’exploration de l’espace est l’une des
plus belles aventures qui s’ouvrent à l’humanité, j’ai essayé de faire partager mon enthousiasme aux enfants en publiant « Les planètes visitées » (rééditées depuis sous le titre de « A la découverte des planètes ») et « Observer le ciel ». Ensuite j’ai pris goût à l’écriture et sont ainsi venus les contes.

Quel a été votre premier livre ? Etait-ce une commande ou une proposition de votre part à une maison d’édition ?
C’est moi qui l’ai proposé. Mais j’en ai écrit plusieurs autres sur commande de l’éditeur. Ce fut le cas, entre autres, des « 14 contes de Russie » et des trois contes tirés du Roman de Renart.

Votre livre « Contes de Russie » est publié chez Père Castor Flammarion depuis fin 2013. Comment est né ce projet ?
C’est un projet de l’éditeur, qui désirait reprendre certains de mes contes parus en volumes séparés. Et de plus, il m’a demandé d’en créer un nouveau sur la fameuse Baba-Yaga, personnage familier des contes russes, souvent méchant, mais capable aussi de bons mouvements. Ce recueil est donc né d’une collaboration étroite éditeur-auteur, et l’illustrateur retenu par l’éditeur a su rendre, avec un remarquable talent, le charme délicat de la nature russe et les sentiments des personnages, la tendresse en particulier pour plusieurs d’entre eux.

Quels ont été vos critères pour sélectionner ces 12 contes ? Est-ce l’origine du conte ou le thème évoqué qui vous guide ?
Ceux auxquels je tiens le plus sont liés à des souvenirs personnels : des contes que j’ai lus à mes enfants (bilingues) quand je les couchais le soir, un autre utilisé dans un spectacle où avait joué une de mes filles. Les autres tiennent à des coups de cœur que j’ai eus en les lisant dans des recueils. Soit parce qu’ils racontaient une histoire passionnante, soit parce qu’ils avaient une valeur éducative, quand ils apprenaient aux petits l’entraide, l’attention aux plus faibles, le respect des consignes, la prudence, soit parce qu’ils faisaient l’éloge de la débrouillardise, de l’esprit d’initiative. Et certains aussi, comme l’Enfant de la banquise, délivrent même un message aux parents…

Comment vous appropriez-vous ensuite ces légendes russes pour les transmettre aux enfants ?
Disons que je m’efforce de faire ressortir dans mon texte les qualités du conte qui m’ont amené à le retenir et que j’ai énumérées ci-dessus. Et puis il y a l’aspect technique : mettre la longueur du texte en accord avec le format choisi par l’éditeur ; employer une langue accessible aux enfants de l’âge visé et facile à lire tout haut par les parents ; découper le texte en scènes faciles à illustrer.

Vous avez également écrit le très beau docu-roman « Aujourd’hui en Russie », publié chez Gallimard Jeunesse depuis 2007. Quelle part de votre expérience en Russie avez-vous glissée dans ce roman ?
Il reflète toute mon expérience de la Russie, tout mon rapport à elle. C’est un pays, un peuple que j’aime beaucoup, qui m’a donné mes enfants et des amis en or. Je tenais donc à faire partager cet amour, mais aussi à faire découvrir en toute lucidité les particularités, parfois surprenantes, de la vie russe, sans se cacher les phénomènes négatifs, comme, par exemple, la corruption.

Propos recueillis par Sandrine Damie (octobre 2014)

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